Créateur du ciel et de la terre, de l'univers visible et invisible

 
Pour qui Dieu
a- t- il fait l'univers ?
Tout ce qui existe, existe par Dieu. Dès l'origine, la création est comme le berceau qui attend l'homme à naître. A la fois rebelle et hospitalier à l'homme, I'univers lui offre un milieu où il fait bon vivre, mais où il faut aussi mourir. L'homme est appelé à rendre le monde plus humain: telle est sa vocation.

Notre foi va pourtant encore plus loin. L'humanité elle-même a porté l'attente de Dieu parmi nous. Elle a été le berceau de Jésus Christ.

Le monde est beau. Cette beauté lui vient d'abord de son ouverture à Celui vers qui il est orienté. Le monde n'est pas fait pour tourner sur lui- même. Il est fait pour être au Christ car << le Père aime le Fils et il a tout remis entre ses mains >> (Jn 3, 35).

La création a cependant été aussi confiée à l'homme; tous les êtres lui ont été donnés pour qu'il en vive, s'en serve, fasse fructifier la terre et loue le Créateur. Toute la création a été remise à l'homme:

<< Tout est à vous,
vous êtes au Christ
et le Christ est à Dieu >> (I Co 3, 22- 23).
Comment comprendre les récits de la Bible
sur l'origine de l'homme ?
La Bible raconte la création d'une manière poétique, avec un optimisme qui tranche sur les récits des anciennes religions. A la lumière de sa foi au Dieu de l'Alliance, le peuple d'lsraël nous raconte d'où vient l'homme. A travers son histoire-- parfois dramatique --Israël a fait l'expérience de la fidélité de son Dieu. Jour après jour, il découvre cet amour sans défaillance qui est là dès l'origine.

<< Au commencement Dieu créa le ciel et la terre... >> Tels sont les premiers mots de la Bible. Il créa tout << par sa parole >>. << Par son souffle >>, il anima l'homme qu'il avait tiré de la glaise. La glaise est le symbole de la fragilité de l'homme et le souffle, le symbole de la vie. << Homme et femme, il les créa, à son image et à sa ressemblance >>; car l'homme et la femme sont maîtres de tout l'univers dans la mesure où ils sont à l'image de Dieu, c'est- à- dire gouvernent le monde avec intelligence et amour.

Ces récits sont- ils
en conflit avec la science ?
La Bible et la science proposent deux regards sur le monde et les hommes. La Bible s'intéresse au << pourquoi >> des choses. La science se pose les questions du <<comment >>. Ce sont deux regards différents mais complémentaires, voire même convergents. La Bible révèle aux hommes le sens de leur existence. Ce sens oriente la vie du croyant.
Les récits bibliques
sont- ils pure légende ?
Les récits imagés par lesquels la Bible révèle à l'homme que Dieu crée, garde et gouverne l'univers, expriment une vérité profonde. Ils parlent un langage symbolique. << L'histoire des origines>> (Gn 1- 11) révèle une vérité plus fondamentale que celle de nos reportages et de nos reconstructions savantes du passé. Elle est une lecture croyante de l'expérience que l'homme fait de sa liberté et des limites de sa liberté, de la présence du mal et de sa libre contribution au mal, de son expérience aussi de la puissance et de la bonté de Dieu.
Dieu a- t- il créé le monde
<<une fois pour toutes >> ?
Tout l'univers vient de Dieu, aujourd'hui comme au premier instant. Le monde a sa propre consistance, mais il n'existe pas par lui- même; il existe par Dieu, qui ne cesse de donner la vie et de créer. Vivre cette dépendance n'entraîne pas une sorte d'esclavage. L'homme qui reconnaît la bonté de son Créateur sait que sa vie et le monde lui sont remis, chaque jour, comme un don.
Où va
le monde ?
Dieu ne fait pas seulement exister l'univers comme s'il agissait de loin. Il conduit les hommes et toute sa création vers son Fils, donné pour nous. C'est pourquoi, loin d'être absurde, le monde, guidé par la Providence, va vers son plein achèvement. Que Dieu agisse comme un guide, cela ne nuit en rien à la liberté des hommes. Au contraire! ...
<< Il faut croire à la Providence ! >>,
dit-on encore (ou si peu!...)
Dire que Dieu est Providence ne signifie pas que tout a été réglé d'avance ou qu'il agit à notre place. En toute chose et en tout ce qui nous arrive en tant qu'hommes, Dieu veut notre bien. Il y a là un optimisme profond qui tranche sur toutes les formes de déterminisme ou de défaitisme.
L'homme est- il
aussi créateur ?
L'homme ne crée pas, il collabore à la création de Dieu, il découvre les richesses cachées de la création, il invente et trouve sans cesse de nouvelles possibilités latentes dans cet univers que lui a confié son Créateur. L'être humain possède une capacité d'invention extraordinaire: chaque jour, il peut produire du neuf, dans toutes sortes de domaines (art, technique, langage, etc.). En cela, il est à l'image de son Créateur. Mais l'homme peut- il se permettre de faire tout ce dont il est capable ? De cette question est née la morale. La capacité inventive de l'homme doit être animée par la loi d'amour qu'il reçoit de Dieu.
Le monde et l'homme ne sont- ils pas
complètement désorientés ?
Chaque jour, les journaux, la radio et la télévision nous parlent de drames, dont beaucoup sont causés par les hommes eux- mêmes. Le péché pèse sur le monde, et le mal habite notre propre coeur. Il nous blesse jusqu'au plus intime de nous- mêmes et fausse nos relations à Dieu, aux hommes et à nous- mêmes.
Quel est le péché de l'homme,
le << péché originel>>?
L'homme accepte difficilement sa condition de créature. Si nous ne pouvons pas nous accepter comme créatures, nous ne pouvons accepter Dieu. Nous sommes des êtres fragiles, dont le corps est exposé à la maladie, à l'accident et à la mort. Des êtres humains meurent avant même d'avoir réellement vécu. Les hommes comptent pour peu de chose, lorsque la nature se déchaîne. Malgré tout, nous aimons la vie, ses plaisirs et ses Joies.

En chacun de nous, une voix nous pousse à la révolte contre Dieu: pourquoi nous a- t- il faits si fragiles, si vulnérables'? La Bible nous parle de cette révolte (Gn 3). A son origine, dit-elle, I'homme a rêvé d'être Dieu et de tout connaître, le bien et le mal. Etre à la source de notre être, maîtres de notre destin, tout savoir et vivre sans mourir: tel est le rêve qui nous habite. Mais telle n'est pas la réalité. Devant sa petitesse de << roseau pensant >>, I'homme prend peur, il s'effraye. L'univers a été créé pour rejoindre Dieu par la médiation de l'homme, mais l'homme a failli à sa tâche en orientant le monde vers sa propre personne. Voilà pourquoi le monde est désorienté.

Adam, Eve et le serpent,
que signifient- ils ? (Gn 2,43,24).
L'auteur de la Genèse parle du péché << des origines >>. Il met en scène le premier couple humain dans Iequel tout homme, à travers le temps, peut se reconnaître.

Le paradis représente le bonheur initial que Dieu a donné à l'homme. Tout lui est offert. Il peut manger du fruit de tous les arbres, sauf de << I'arbre de la connaissance du Bien et du Mal >>. Là est sa limite. L'homme n'est à l'origine ni de lui- même ni de sa conscience morale. Ce n'est pas lui qui décide souverainement du

Bien et du Mal. Mais il veut être comme Dieu, il se sert donc du fruit de l'arbre que Dieu s'était réservé: il agit << contre Dieu >> et choisit de se comporter << sans Dieu >>.

<< Vous serez comme des dieux >>
(Gn 3, 5).
Quand nous péchons, nous cherchons spontanément à nous disculper en rejetant la faute sur autrui ou sur d'autres causes en dehors de nous. << Ce n'est pas moi, dit Adam, c'est Eve ! >> et Eve s'en prend au serpent, le rusé. Quand nous sommes aux prises avec le péché, le mal vient de nous, mais il nous surprend aussi comme de l'extérieur: nous sommes séduits par lui. Le drame du premier couple est celui de toute l'humanité. En effet nous faisons chaque jour l'expérience de notre faiblesse, et il est vrai que c'est par notre libre choix que nous transgressons la loi de Dieu. Et pourtant, le récit de la Genèse dit aussi que l'être humain n'a pas pris l'initiative de la révolte: s'il pèche, c'est d'abord parce qu'il a été séduit. Cela aussi rejoint notre expérience. Lorsque nous venons au monde, le mal est déjà là. Nous le subissons et nous nous en rendons complices.
Jésus,
Nouvel Adam.
Nous ne sommes pas mauvais par nature, jusqu'au plus profond de nous- mêmes: au contraire, dit la Bible, I'homme a été créé bon, et c'est en succombant à la ruse du Malin qu'il est devenu pécheur. Ainsi, victimes et complices du mal, nous avons tous besoin d'en être sauvés.

Dans la perspective chrétienne, Jésus nous est donné comme le <<Nouvel Adam>> par qui le péché et la mort sont vaincus. Eve est la mère des vivants. Marie est la Mère de Jésus et des fidèles. Elle est la << Nouvelle Eve >>, la mère d'une humanité nouvelle, Mère de l'Eglise.

Le péché originel est l'état général de manque du salut de l'homme et de l'humanité. Il est la complicité, la participation, latente de tout homme, dès le premier instant de son existence, avec le Mal. Par le baptême, le chrétien renaît à la vie nouvelle dans le Christ. Il est délivré du péché originel parce qu'il est habité par l'Esprit de Dieu qui le fait vivre de l'amour même de Dieu.

Et les
anges ?
Qui peut prétendre que la création se limite aux êtres visibles ? Dans l'Ancien Testament, les anges font partie de l'entourage invisible de Dieu et ils agissent comme intermédiaires entre Dieu et les hommes.

Dans le Nouveau Testament, ils interviennent aux moments décisifs de l'histoire du salut: à l'Annonciation, à la Nativité, lors des tentations de Jésus au désert et à Gethsémani, à la Résurrection et à l'Ascension. Ils manifestent qui est Jésus. Ils viendront avec le Seigneur lors de son retour dans la gloire. Aujourd'hui encore, la liturgie célèbre les saints Anges gardiens et saint Michel, saint Gabriel, saint Raphaël et tous les anges.

S'agit- il
de croyances du passé ?
Bien sûr les chrétiens sont appelés à ne pas se détourner de leur tâche terrestre. Mais cela permet- il de juger inexistant tout l'univers invisible ? La création de Dieu est infiniment plus ample que ce que nous soupçonnons. Peut- on réduire les anges à des fictions littéraires parce qu'ils ne cadrent pas avec une mentalité rationaliste ?

A la lumière de l'Ecriture, I'Eglise croit que les anges existent. Ils sont des créatures de Dieu, des êtres << immortels, doués de connaissance et de liberté>>. Serviteurs de Dieu, ils participent à l'oeuvre du salut. Certes, il faut dépasser l'imagerie! Mais l'action des anges au service du Christ s'exerce encore aujourd'hui. Chaque jour dans l'eucharistie, I'Eglise s'unit à leur louange lorsqu'elle chante: << Saint, saint, saint, le Seigneur... Ie ciel et la terre sont remplis de ta gloire! >>. Les anges sont proches de Dieu et proches des hommes.

Satan
existe- t- il ?
Les démons ou les puissances du mal jouent un rôle dans la plupart des religions. Ils jouent un rôle plus grand encore dans certaines pratiques de magie, dans les groupes qui recherchent les hallucinations et les sectes qui se disent au service de Satan. Aujourd'hui encore, même dans les civilisations les plus techniques, la sorcellerie se porte bien... Elle renforce le commerce de la peur. Pire: elle fait croire que le monde est créé et gouverné par Satan.
Quel est
son pouvoir ?
En proclamant que Dieu est << Créateur des êtres visibles et invisibles >>, nous affirmons qu'il existe des êtres spirituels et nous refusons de croire qu'ils existent par eux- mêmes, comme des dieux. Tout l'univers invisible est donc, lui aussi, soumis à Dieu. C'est pourquoi la Tradition voit en Satan et les démons des êtres créés bons par Dieu et devenus mauvais par leur propre volonté.

Le Nouveau Testament parle des puissances du mal auxquelles l'homme est affronté et soumis. Mais s'il nous en parle, c'est pour nous montrer que le Christ est vainqueur du mal et qu'il nous arrache au pouvoir de Satan.

Satan, en hébreu, signifie << opposant >>. En grec, on l'appelle le << diable >>, << celui qui divise >> et << qui accuse >>. Jésus commence sa vie publique au désert où il est poussé par l'Esprit Saint. Satan tente Jésus; il va même jusqu'à lui dire <<Si tu m'adores... >>. Mais il est démasqué et vaincu par Jésus. Satan tente les disciples, il entre en Judas, il éprouve tous les hommes individuellement et collectivement; il sera définitivement vaincu au dernier jugement.

Quel est notre pouvoir
sur Satan ?
Dieu a créé l'homme libre, c'est- à- dire avec une capacité radicale de faire le bien. Et si cette liberté est blessée par notre péché et celui de notre entourage, elle est rétablie par le Christ.

L'Eglise nous invite à << résister au diable >> ( 1 P 5, 9), à tout ce qui est ruse, tromperie et mensonge, car Satan tente de manipuler le coeur de l'homme et d'enchaîner sa liberté. Elle nous invite à être vigilants et à prier afin de ne pas tomber dans la tentation. Elle parle du mystère du mal avec d'autant plus de réalisme qu'elle croit au Christ, vainqueur du Mal. C'est dans l'union au Christ ressuscité, que le baptisé éprouve la force de participer à la victoire du Christ sur le mal en lui- même et dans le monde.

L'esprit chrétien est résolument optimiste: dans le Seigneur, ni le mal ni la mort n'auront le dernier mot. Etre fataliste n'est pas chrétien.
 

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