Je crois 
en l'Eglise une

 
L 'Eglise nous libère
de l'individualisme.
L'Eglise est déjà << ce qu'elle est appelée à être >> puisqu'elle est rassemblée par Dieu dans l'unité même du Père, du Fils et de l'Esprit Saint. Et, en même temps, elle n'est pas encore totalement une.

L'Eglise est en marche vers son unité car l'Esprit Saint << travaille >> en elle et la soutient dans sa marche.

Quel est le rôle
de l'eucharistie dans cette unité ?
L'Eglise est une parce qu'elle est le Corps du Christ; dans l'Eucharistie, I'assemblée communie au Corps et au Sang du Seigneur. La force de l'unité n'est pas en elle mais en Christ. Quand la communauté chrétienne se rassemble, I'Eucharistie est la source et le fondement de l'unité de l'Eglise, car c'est le Christ qui la rassemble.
L'unité nui t-elle
à la diversité ?
Au premier siècle déjà, I'Eglise ne brillait pas toujours par l'unité! C'est à des chrétiens divisés par l'esprit de parti et l'orgueil personnel que saint Paul destine la comparaison de l'Eglise et du corps. Dans un corps il y a une diversité de membres et d'organes (1 Co 12, 12- 30). Tous contribuent à faire ce corps. Que serait le corps si tout était << oreille >>... ou << main >>'? Aussi la diversité des dons de l'Esprit ne nuit- elle pas à l'unité. Lu diversité est une richesse. Elle fait vivre tout le corps dans l'échange, la communication et la dépendance mutuelle de ses membres. Mais l'Eglise n'est pas seulement comparée à un corps, elle est le Corps du Christ ! << Le Christ est- il divisé ? >>, demande saint Paul ( I Co 1, 13).
Comment l'unité de l'Eglise
s'accompli t-elle ?
La tentation est grande de comparer l'Eglise à un Etat et de la voir uniquement comme une société hiérarchisée où l'unité se comprend surtout en termes d'organisation. L'Eglise apparaît alors comme une société centralisée: I'unité dépend d'une autorité qui s'exerce en cascade, à partir du pape sur les évêques, sur les prêtres et finalement sur les laïcs! Cette conception de l'unité a prévalu surtout à une époque où l'Eglise a dû se définir comme une société pour s'émanciper de la mainmise du pouvoir civil.

L'Eglise ne se comprend vraiment qu'à partir de son << intériorité >>: elle est une communion entre Dieu et les hommes et des hommes entre eux. Cette unité, qui inclut la diversité, s'accomplit avant tout dans l'Eglise locale (le diocèse). En elle, I'unique Eglise de Dieu se réalise complètement. Le diocèse n'est pas une partie de l'Eglise -- comme une pièce dans un puzzle -- avec tout ce que cela signifie de partiel et de subordonné à l'ensemble.

Chaque diocèse est une portion de tout le Peuple de Dieu et possède toutes les caractéristiques de l'ensemble du Corps du Christ. Voilà pourquoi les premiers chrétiens parlaient de << I'Eglise de Dieu qui est à Corinthe >>, << à Ephèse >>, comme on dirait aujourd'hui: << I'Eglise de Dieu qui est à Bruges >>, << à Liège >> ou << à Bruxelles >>.

L'unité de l'Eglise entière se réalise alors dans la communion de toutes les Eglises locales entre elles et avec le successeur de Pierre. Ceci est d'autant plus beau que chaque Eglise locale est marquée par la diversité des chrétiens qui la constituent.

Qu'est- ce que
l'oecuménisme ?
Dieu appelle ses fidèles à former un seul peuple. L'oecuménisme est le mouvement de rapprochement, suscité par l'Esprit Saint, entre les différentes Eglises séparées par les conflits historiques et les malentendus entre chrétiens. Les diverses Eglises séparées sont toujours en recherche de cette unité dans le Corps du Christ.

L'unité est à la fois un appel et un don de Dieu à son Eglise. Elle ne supprime pas la diversité des sensibilités à l'intérieur de l'unique Tradition apostolique que les chrétiens ont en commun.

Pourquoi l'oecuménisme
ne progresse- t- il pas plus rapidement ?
Se réconcilier ne signifie pas << faire semblant qu'on n'est pas désuni >>. On n'annule pas, en trente ans, plusieurs siècles de séparation et de malentendus qui ont fait que nos Eglises se sont développées dans la méconnaissance mutuelle et parfois dans la rivalité. Le rapprochement des chrétiens ne pourra se faire au détriment de la vérité, mais l'aspiration à la compréhension mutuelle et à la collaboration fraternelle est certainement une des plus grandes grâces de ce siècle.
Comment pouvons-nous
y contribuer ?
L'oecuménisme progresse au rythme de la conversion de chacun au Christ et à l'Evangile.

Toute déchirure dans le Corps du Christ est une souffrance. Mais c'est une souffrance que le Christ peut guérir; ce n'est pas une fatalité.

Chaque année, du 18 au 25 janvier, les Eglises proposent une << Semaine de prière pour l'unité des chrétiens>>. Ce temps fort, marqué dans le monde entier par une intense prière, par des rencontres et des célébrations entre chrétiens des différentes Eglises, est la source et le sommet de nos efforts continus de rapprochement.

Nous pouvons aussi collaborer en favorisant la paix sociale et soulager ensemble ceux qui sont dans le besoin, donnant ainsi, par l'union de nos efforts, le témoignage d'une authentique charité chrétienne. Quant à la participation à la communion eucharistique, elle est le fruit de l'unité: elle ne peut être utilisée comme un moyen pour réaliser l'unité.

Paix, justice
et intégrité de la Création
Les rencontres oecuméniques de Bâle et de Séoul sur le thème << Paix, Justice et Intégrité de la Création >> ont contribué à mettre en lumière notre responsabilité commune face à ce triple défi. L'actualité nous montre qu'il n'y a pas de paix sans justice, ni de justice sans paix, et ni paix ni justice sans respect et répartition équitable des ressources naturelles. Dans cette problématique interviennent ensemble trois dimensions: le rapport à la nature (écologie, intégrité de la Création), le rapport économique (écologie, intégration, répartition des biens et des services) et le rapport politique (reconnaissance, pouvoirs, décisions).
Nous laisser
réconcilier par le Christ
Ces trois rapports dépendent en fait d'un quatrième, le rapport de l'homme à son Créateur. En effet, la Bible voit l'origine et la cause de l'attitude destructice et violente dans la rupture de l'être humain avec son Créateur. Cette rupture entraîne l'humanité dans une expérience profonde de cassure, de peur et de dureté. Des solutions uniquement techniques ou morales ne suffisent donc pas à nous délivrer de l'agressivité et de la domination sans respect. Avant de nous demander: << Qu'allons- nous faire ? >>, il faut, dit saint Paul, nous laisser réconcilier par le Christ: c'est lui notre paix, notre justice.

En accueillant du Christ la grâce de la réconciliation, celle de l'homme et de son Créateur et celle des hommes entre eux, le chrétien espère aménager avec tous ses frères une maison commune, planétaire, digne de chaque être humain.
 

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